Au fil d'une vie...
Je m’appelle Mauricette. Je suis née en 1940 à Marseille (période assez trouble, je vous l’accorde, mais dont je ne me souviens pas étant trop jeune). Mes parents sont des vrais natifs de Marseille : mon père est né place Thiars près du Vieux-Port, on ne peut pas faire plus marseillais. Après mes études, je me suis mariée avec Georges et nous avons eu 2 filles qui m’ont fait la joie d’avoir 6 petits enfants, et même 4 arrières petits-enfants aujourd’hui… Encore 2 de plus et j'aurai autant de petits-enfants que d’arrière-petits-enfants... Aujourd’hui, j’habite seule à Marseille dans le quartier du Cabot, une banlieue sud de Marseille, avec mon meilleur ami : mon chien Paco. Un caractère bien trempé mais tellement affectueux ! Lorsque je le vois dormir à côté de moi, étalé de tout son long, avec des soupirs de satisfaction, je me dis que la vie de ce chien ne doit pas être désagréable quand même, il me semble bien heureux…
Ma mère était couturière, elle m’a appris les bases. C’est ma tante qui m’a transmis la passion du tricot. Je me souviens, nous n’avions pas beaucoup de laine à la sortie de la guerre, alors on défaisait les anciens pulls devenus trop petits et on formait des écheveaux autour du dossier de la chaise. On mouillait un peu et une fois sec, on faisait des pelotes et on refaisait un pull. Depuis, le tricot est un plaisir que je n’ai jamais arrêté ! J’adore tricoter, tout le temps, depuis toute petite. L’été, avec mes copines (au cabanon de mes parents), on tricotait même en marchant !
J’ai travaillé toute ma carrière dans une banque où je m’occupais du personnel. Tâche assez ingrate, loin de ce que je voulais faire quand j’étais gamine. Moi enfant, je voulais être “marchande de livres” (je ne savais pas que l’on disait "libraire"), car ma deuxième passion après le tricot, c’est la lecture. J’aime l’écriture et la lecture plus précisément. J’aurais adoré écrire un livre sur la vie des paysans que l’on connaît très peu. Une vie simple mais compliquée.
Enfant, je voulais être marchande de livres (je ne savais pas que l’on disait "libraire").
Bien sûr que parfois, je me retourne sur ma vie et je réalise que tout est passé vite. Mais je n’ai aucun regret. J’ai fait pour le mieux. Rien ne m’empêche de dormir la nuit, si ce n’est peut-être de ne pas avoir pas assez dit merci à mes parents de m’avoir donné cette discipline de vie, avec de petits moyens. J’ai un rêve un peu fou, c’est de vivre entourée de tous les miens au milieu du désert. Dans un désert tempéré avec un oasis bien sûr. On serait dans un espace loin de tout, sans réseaux sociaux, sans méchanceté. Bon, il me manquera mes pâtes. J’adore manger des pâtes, à toutes les sauces. Même nature. Je suis assez une personne plutôt discrète. Mon cœur fond quand mes petits enfants me disent que je suis “leur mamie”. J’aime regarder le soleil qui se lève, signe d’une nouvelle journée. Je me demande souvent “que va t'elle apporter ?”.
Les Mains de Mamies a une place particulière dans ma vie. En 2019, j’avais mis une annonce sur un site de services proposé par les seniors, afin de donner des cours de tricot. Aurélie, la fondatrice, est tombée sur mon annonce et nous nous sommes appelées pour nous rencontrer. Elle m’a expliqué son envie de créer des ateliers de tricot et des collections de mailles faites à la main dans le but de partager et de réunir des générations, des passionnées de tricot, et des mamies de toute la France. L’esprit me plaisait beaucoup, mais je vous avoue, j’avais de gros doutes sur l’avenir du tricot… À mes yeux, tricoter était devenu ringard. Je me cachais chez moi avec mes pelotes, pour vous dire. Mais Aurélie, son enthousiasme communicatif et son esprit de partage m’ont convaincu, aussi, j’ai accepté.
Aujourd’hui, je suis fière d’être parmi les premières mamies des Mains de Mamies et de m’être lancée dans cette aventure ! Et quelle aventure ! Ce projet m’a redonné le goût de faire quelque chose qui a du sens, de tisser des liens avec les autres, et même des amitiés avec certaines mamies ! Je co-créé les modèles avec Aurélie, John, Anaïs, et toute l'équipe. On se voit toute les semaines d'ailleurs (tellement que j'ai renommé leur canapé du bureau "Mauricette" !).
À mon grand plaisir, j’ai eu tort d’avoir été sceptique quand je vois l’engouement autour de nous, pour nos mailles et notre savoir-faire. Je suis fière, et je m’amuse tellement (saviez-vous que j'ai même fait un shooting photo pour la marque de maillot Villebrequin ? Ahah !).
Les Mains de Mamie a une place particulière dans ma vie.
Personnellement, j’adore le pull Odette. C’est un vrai nuage de douceur, et son point étoile demande beaucoup de concentration pour ne pas louper de maille, j’adore quand les tricots sont compliqués. Le pull Monique aussi me plaît beaucoup (difficiles de choisir qu’une pièce n’est ce pas ?), parce qu’il est resplendissant de couleurs. Il représente bien la lumière du sud, avec cette explosion d’orange de marron et je trouve qu’il relève parfaitement le teint de toutes les femmes quand on le porte. C’est le pull parfait pour tous les jours et pour remonter le moral !
Si je devais donner un petit conseil aux générations plus jeunes qui me lisent, ce serait d’essayer de vous en tenir à ce petit proverbe : "ne remets jamais à demain ce que tu peux faire aujourd’hui sinon tu risques de ne jamais le faire" et ce serait dommage. Vivez chaque moment présent pleinement, respectueusement, profitez en n’ayant jamais de regrets.